

Impact de l’IA sur les organigrammes à 3 ans
L’accélération sans précédent qu’a connue l’intelligence artificielle au cours des dernières années remet en question les modèles économiques d’innombrables entreprises.
« Plus de 80% des emplois des économies développées verront leurs tâches profondément transformées par l’IA » FORBES 25 mars 2024
Si de nombreux dirigeants se montrent conscients du risque que représente cette nouvelle révolution industrielle, peu de grands groupes semblent prêts à intégrer la révolution culturelle qui l’accompagne dans leurs politiques RH. Pourtant, un effort inédit de formation et d'adaptation sera nécessaire pour y faire face et faire de l’IA une chance pour nos industries.
D’ici trois ans environ, il est convenu qu’au moins 30 à 40 % des tâches courantes seront déléguées à des machines. Des agents digitaux apparaissent sur le marché, et se proposent de remplacer des agents humains, ou du moins de simplifier drastiquement leurs missions.
Quels seront les premiers métiers touchés ?
Les fonctions RH, Marketing, Relation Client, Comptable / Financier, Juridique, Règlementaire, seront les premières touchées. De nombreuses offres arrivent en ce sens ou sont déjà disponibles :
Exemple 1 :
Une grande banque française vient de déployer la première phase de son programme d’IA pour ses conseillers clientèle. Celle-ci permet une captation automatique des échanges téléphonique, et produit une synthèse de ceux-ci qui est enregistrée dans la fiche de suivi client. Cette captation permet aussi d’analyser si l’entretien s’est bien passé pour apprécier la qualité de l’accompagnement par le collaborateur, pour éventuellement lui proposer des formations. Les phases suivantes vont poursuivre l’allègement de la mission du salarié. Technologiquement, 80 % des tâches du conseiller pourront être déléguées à l’IA dans moins d’un an.
Exemple 2 :
Une entreprise américaine vient de proposer un outil d’IA pour remplacer un chef de projet qui conduit les réunions en visioconférence. L’IA gère le planning et la distribution des tâches aux membres de l’équipe, et valide le travail produit par chacun.
Exemple 3 :
Une entreprise financière américaine réalise ses audits financiers avec une IA, qui en quelques heures remplace un travail de plusieurs semaines.
Puisque les algorithmes s’apprêtent à transformer les fiches de poste de millions de personnes, cette tâche d’adaptation revient en premier lieu aux DRH. L’IA n’est ainsi pas une simple évolution technologique mais bien une transformation profonde des modes de collaboration impliquant de nouvelles compétences et de nouvelles valeurs.
L’intelligence artificielle rend en effet l’innovation technologique accessible à tous. Facilement réplicables et automatisables, de nombreuses compétences techniques perdront de la valeur au profit de compétences comme l’esprit d’entreprise, le travail en équipe ou encore l’agilité permettant de passer facilement d’un outil à un autre et à jongler entre les environnements applicatifs.
Ce que nous vivons actuellement n’est que le début d’un grand bouleversement. L’IA que nous découvrons, et qui permet de produire des contenu de plus en plus pertinents, va être complétée par une IA décisionnelle, qui va ajouter aux machines la capacité de prendre des décisions pertinentes (exemple de l’assistant de santé AMIE de Google ou de l’agent de supply-chain d‘AERA ).
Les vitesses de déploiement et d’adoption galopantes des solutions d’IA imposent de s’y préparer dès aujourd’hui. Dans moins de 18 mois, les différentes offres technologiques seront massivement disponibles. Ce délai est très court au regard des cycles RH. Il est donc urgent de s’y préparer au plus vite, et de mettre en place les solutions adaptées à vos besoins spécifiques afin de transformer les risques potentiels en opportunités.
Loin d’être une simple évolution technique, l’intelligence artificielle est ainsi une révolution culturelle qui remettra l’humain au cœur de l’innovation. La capacité à créer de nouveaux produits et services ne sera plus seulement dépendante d’un budget dédié au développement mais bien d’une politique RH tournée vers l’innovation et l’adaptation à cette nouvelle donne stratégique. Parce que l’IA dessine notre futur commun, il est de notre responsabilité de réunir les conditions pour la mettre au service de tous et d’en faire une chance pour l’innovation et le partage de la valeur.